couture

Mon manteau quasi Dior

Envies et Inspirations

J’avais envie de me lancer dans un projet de manteaux ambitieux.  Je suis tombée sur les admirables versions de Pauline (alias Pauline Alice) et d’Agathe B.

Le « manteau Dior » de Pauline Alice.  [figure 1]

Le « manteau presque Dior » d’Agathe B. [figure 2]

…D’où le clin d’œil dans le titre de l’article !

Je me suis ainsi lancée dans l’achat (non sans peine) du modèle Vogue V8346. Encore facilement trouvable au-dessus de la taille 12, j’ai eu bien des difficultés à le trouver en « pochette A » (taille 8 à 10). J’ai trouvé mon bonheur sur une petite mercerie en ligne luxembourgeoise : https://www.unatelierunlutin.com/

Petit Caroussel de photos ci-dessous:

Le patron

Le patron pochette (il n’existe que dans ce format à ma connaissance) est composé de 6 planches papiers et de 14 pièces. [Voir figure 3]. Celui-ci est déclinable dans plusieurs variantes [voir figure 5]:

-col tailleur, col châle ou col châle à fourrure

-différentes longueur de manteau

-différents types de finition (4 ou 6 boutons décoratifs)

J’ai opté pour ma part pour les caractéristiques suivantes :

-col châle

-longueur B

-finition 4 boutons décoratifs (ce n’est pas explicite pour la version B: il faut également 4 autres boutons pressions pour fermer le manteau de l’intérieur)

Choix de la Taille  

J’avais lu sur l’article d’Agathe que le modèle taillait grand. Pour choisir ma taille, j’ai pris la décision de regarder la taille qu’Agathe avait sélectionnée, et quelle taille elle avait cousu dans les modèles Deer and Doe qu’elle avait essayé. Cousant moi-même régulièrement cette marque, j’en ai déduis la taille à décalquer : la taille 10 aux hanches et à la poitrine, et la taille 8 aux hanches.

En me fiant aux tableaux de mesure [voir figure 4], j’aurais dû partir sur une taille 14 (carré rouge). Je vous le montre car la différence est loin d’être négligeable !

J’étais tout de même septique d’une telle différence de taille, mais il est vrai que l’aisance mode peut être très différente selon les marques.

Cette différence de taille me laissant tout de même septique, j’ai décidé d’assurer le coup  en comparant avec le tableau de mesure du vêtement fini. Je m’en aperçois en recherchant dans mes notes : le tableau de mesure du vêtement fini n’est pas disponible avant d’acheter le patron car ces mesures apparaissent uniquement sur les pièces à décalquer [voir exemple figure 6].

Pour savoir quelles mesures finies allaient me convenir en terme d’aisance, j’ai comparé avec le tableau de mesures de vêtements finis sur un manteau Deer and Doe bien ajusté sur moi: le trench Luzerne [voir figure 7].  

Avec cette 2ème technique, je suis retombée sur la taille sélectionnée : la taille 10 !

Ajustements

Comme dit plus haut, pour ce modèle, et en me fiant aux conseils d’Agathe, je suis partie sur la taille 10, avec T8 à la taille. En suivant les mesures, j’aurais dû partir pour rappel sur la taille 14.

Malgré tout, le modèle est resté bien large (même en retirant les ajustements statures). Voici quelques clichés qui parleront d’eux-mêmes [figure 7].

C’est la deuxième fois que je couds chez Vogue. Mes robes (que vous retrouverez sur instagram ici) n’avaient nécessité que des ajustements statures mineurs (-1.5cm de stature, que je fais sur tous mes modèles). Je ne sais plus quelle taille j’avais sélectionnée, mais je me souviens m’être également basée sur le tableau de mesure du vêtement fini. Il me semble en taille 10 également.

Au final, voici les ajustements réalisés à l’issue des 2 toiles (voir figures 6 à 8] :

-retrait de 2cm sur les coutures princesse du buste devant et dos

-retrait de 6.5cm au niveau des manches

-retrait de 2.5cm de stature sur le corsage, sur une ligne perpendiculaire au droit, en dessous de la ligne d’emmanchure (j’ai finalement rallongé de 6cm la jupe sur la toile N°2 car l’ajustement du corsage sur la toile n°1 a remonté considérablement la jupe).

J’ai réalisé à cette étape que tous mes essayages avaient été fait en portant mes robes… sans gilet. Ce qui, dans la vie de tous les jours, ne m’arrive presque jamais… Autant dire que le manteau rsquait d’être bien trop ajusté (pour ne pas dire trop petit) si je le laissais en l’état.

Après m’être traité de tous les noms d’oiseaux possibles, j’ai donc peaufiné quelques détails. J’ai ajouté quelques centimètres de confort dans le dos pour que je puisse porter le manteau avec un gros pull (je ne pense pas que cela m’arrivera car le manteau est très chaud, mais je souhaitais avoir l’opportunité de le faire), et fait un petit FBA sur le devant. Il m’a suffi de découdre le dos de la toile n°2 et de mesurer l’écart qui se formait en portant le plus gros pull de mon placard. J’ai ajouté de mémoire 1cm sur les coutures princesses dos et 1cm sur le milieu dos. Pour le FBA, j’ai ajouté 2cm.

Toutes ces étapes de toiles et de réalisation du vêtement m’aura tout de même pris 2 mois (vacances de la Toussaint à la semaine dernière).

Matériel utilisé

Le détail des boutons et du tissu est visible sur les photographies 9 à 11.

Détail du matériel utiliséPrix (en euros)
Toile n°1 : Coupon de 3 mètres acheté sur mon marché local10
Toile n°2 : caban noir les coupons st-pierre30
Tissu principal : 3m de cachemire de laine A 35.91 euros le mètre Cachemire de laine lourd noir profond   Rèf :     LAINE882          107,73
Coupon de 3 mètres Coupon de Twill de Soie vieux rose (pas de référence car acheté directement chez Sacré Coupon…merci Tita ! )30
4 boutons acheté directement à la Mercerie du Marais, mais trouvable en ligne ici   Bouton Dentelle Canon de fusil émail Lie de vin Model : BMZ024019.6
4 boutons pression à coudre Bohin   Lot de 5 sur rascol ici Pressions à coudre 18 mm Bohin – Noir  3.95
Ruban noir de mon stock (ourlet)?
TOTAL approximatif de l’ouvrage190.93 euros

 Le prix est élevé pour un manteau « lambda », mais j’estime le prix raisonnable pour un manteau en laine de cachemire, qui frôle les 500 euros dans le commerce, pour les prix les plus bas si on cherche de la qualité (un exemple de manteau du commerce dans cette matière, et le prix qui va avec ici). La laine de cachemire à l’extérieur, et la soie à l’intérieur, lui donne un confort thermique plus qu’ appréciable. J’ai pu l’essayer lorsque les températures étaient négatives la semaine dernière : je n’avais absolument pas froid, même sans gilet par-dessous, juste dingue !

Confort au quotidien

Comme dit plus haut, je suis très contente du confort thermique. Sur le plan du seyant, je suis également très contente du résultat [voir figures 11].  Sans surprise, le manteau est magnifié sur une robe, mais le résultat n’est pas très heureux sur des pantalons (cela tombe bien, je n’en met jamais ;)).  

Je peux sans problème le porter avec des petits cardigans. Je peux également le porter avec mes vestes en jean (comme ma veste Susan). Le confort est correct, par contre visuellement, ce n’est pas terrible.

Les poches du manteau permettent sans problème de glisser mes mains et sont totalement invisibles : c’est un détail de patronage que je trouve admirable. Par contre, j’ai tendance à vouloir du bazard dans mes poches à l’usage (gants, mouchoir…): cela se voit tout de suite et n’est pas joli visuellement car cela fait gonfler le manteau et élargi les hanches. On retiendra donc que ces poches sont parfaites pour mettre ces mains, mais on laissera le reste dans son sac à main… 😉

Accessoire

Pour préserver les beaux détails du manteau, et notamment le beau col châle, j’ai décidé de coudre un accessoire de cou permettant de préserver visuellement ce joli détail. J’ai opté pour un snood à partir d’un tutoriel de Viny Diy disponible ici.

J’ai utilisé pour le faire :

-un tissu de récupération sur une vieille robe en jersey noir (le snood utilisant l’équivalent de 2 feuilles A3, le tissu de la jupe a suffi)

-un morceau de jersey de coton noir bio (celui au contact de la peau)

-une triplure dans un tissu acheté sur le marché (une doublure en jersey, très fine)

Le résultat me plaît beaucoup [voir figures 12 et 13] , et a le mérite d’être exactement de la même couleur que le manteau.

Réalisation

Je n’épiloguerai pas 107 ans pour les instructions de montage : le manteau n’est pas plus difficile à réaliser qu’un autre. Sa difficulté première réside selon moi dans le choix de la taille et dans ces ajustements. Ajustements fatalement conséquents, car c’est un modèle très ajusté. On ne peut donc pas « tricher » : si notre stature ou notre morphologie diffère, cela se verra tout de suite. Les instructions Vogue sont disponibles dans la pochette en Français. Elles sont illustrées de schémas, je les ai trouvées claires et explicites. Les explications ne sont pas limpides non plus, mais tout à fait accessibles pour celles ou ceux ayant déjà cousu un manteau ou une veste.

Si le monatge du vêtement ne m’a pas posé de problèmes, j’ai en revanche eu beaucoup de peine à réaliser l’ourlet de finition du bas de manteau [voir figures 14]. Le manteau possède une jupe cercle. Je n’arrive pas à dire si c’est moi qui ai fait une erreur à la découpe, ou encore si le tissu a rétréci au décatissage, mais le résultat est là : il me manquait du tissu à l’ourlet sur la doublure. J’ai essayé de remonter la ligne d’ourlet, de la descendre, mais rien ne fonctionnait.

Dans les possibilités qu’il me restait sans ajouter de tissu: soit je remontais l’ourlet, et la doublure en soie faisait des plis très disgracieux, soit je devais coudre certaines parties de l’ourlet pour ne pas que cela impact le mouvement du vêtement sur l’endroit. Il me restait également l’option de coudre la doublure et le manteau séparément, mais n’ayant pas prévu ce problème, les finitions du tissu principal ne le permettait pas.

J’ai donc opté, car mon manteau a la chance d’être noir, pour coudre uniquement l’ourlet sur certains pans, et camoufler le reste avec un ruban noir. C’est clairement ma frustration sur ce projet. L’ourlet n’est pas beau, et j’y ai pourtant passé au moins 10 heures. Pour être honnête, cela m’énervait tellement de coudre/découdre/piquer/repiquer que j’ai failli balancer le manteau à la poubelle.

Maintenant que l’énervement est passé, et que le manteau est porté, je dois admettre que l’ourlet raté n’est pas si flagrant que ça.  Et c’est quelque chose de totalement invisible sur l’extérieur donc… je vais apprendre à faire avec ! Si vous avez une explication sur ce qui s’est passé (et sur comment ne pu refaire l’erreur surtout), je suis bien évidemment preneuse.

L’étiquette

J’avais envie depuis quelque temps d’étiquettes personnalisées. J’étais partie au départ sur l’idée de broder mes monogrammes sur une parmenture. Si le résultat était très concluant sur ma robe Circée  [voir figure 18], le résultat ne me plaisait pas sur mes tests sur des pièces en laine.

J’ai donc essayé de transférer mon motif sur une étiquette : pour ce faire, j’ai utilisé un logiciel de retouche image pour inverser les couleurs et en épaississant légèrement le trait de crayon. [voir figure 17]

J’ai ensuite envoyé l’image numérique sur le site Cotton trends. J’ai choisi l’option « 48 étiquettes à coudre  4 X 3,5cm » voici le lien direct.

Voici le détail de ma commande :

Sous-total: 30,80 €
Frais (La Poste): 3,95 €
Total: 34,75 €

La livraison a été assez rapide (je dirais 2 semaines), compte-tenu du fait que l’entreprise n’est pas française, et qu’il faut prendre en compte l’étape de confection sur site.

Je suis contente du rendu visuel [voir figures 15 à 16], mais pour être honnête j’ai été déçue en recevant les étiquettes. Je m’attendais à des étiquettes tissées (mais c’est de ma faute j’ai mal lu), elles sont ici imprimées. L’envers est blanc (et non noir) : le trou laissé par l’aiguille de la machine à coudre a donc tendance à faire apparaître du blanc, j’ai dû tricher en rajoutant quelques pointes de marqueurs noirs… Et pour finir, le coton a une texture étrange : entre le tissu buvard très compact et le plastique mou. En clair, je ne parierais pas sur leur longévité… je vous en reparlerai !

Vêtement porté (vidéo)

Je crois vous avoir tout dit… en complément de cet article, je mettrai une petite vidéo du manteau porté. Le lien direct est ici. Les photos ne rendent pas hommage je trouve, à la qualité du tissu.

N’hésitez pas si vous avez des questions, je suis toujours ravie d’échanger sur ce thème passionnant qu’est la couture. Et c’est toujours un réel plaisir de vous lire !

Je vous souhaite à toutes et tous d’excellentes fêtes de fin d’années. Je vous les souhaite paisibles, dans la joie et pleine d’amour.

Charlie

17 commentaires sur “Mon manteau quasi Dior

  1. Merci Charlie pour tous ces détails sur la création de ton manteau qui est magnifique et te va parfaitement. Quel travail!. ça vaut vraiment le coup de travailler de belles matières pour une pièce de ce type.
    Toutes belles fêtes
    Cécile

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  2. Très belle réalisation qui te va à ravir et tout à fait dans ton style ! J’ai aussi eu des soucis de double avec des tissus vraiment fuyants. Je pense que la coupe est moins précise, moins dans droit-fil et que chaque manipulation les déforment encore… résultat, pas mal de décalages à l’arrivée ! J’imagine que la pratique et l’expérience aident 🤷🏻‍♀️

    Aimé par 1 personne

    1. Merci pour ton retour 🙂 J’ai l’intuition que tu es dans le juste car sur la toile de la doublure (en polyester très rigide), il ne semblait pas manquer de tissu. Pour la version finale j’ai expérimenté pour la 1ère fois la soie. Il y a donc de fortes chances que cela vienne de cela tu dois avoir raison !

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  3. Quelle allure, ce manteau, et tout à fait dans ton style. A porter avec un pantalon ? Pourquoi pas, à condition qu’il soit très étroit, genre jean skinny.
    J’admire ta persévérance pour arriver à l’ajustement parfait. Moi, je suis beaucoup plus empirique. J’ajuste en stature en retirant quelques centimètres, et souvent j’en retire trop, et il faut que je rajoute une bande, style ceinture. Sinon, pour la largeur, je mets le vêtement sur l’envers, et j’épingle jusqu’à trouver ce qui convient le mieux niveau ajustement. Pas très scientifique, tout ça….
    Passe de bonnes fêtes de fin d’année.

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    1. Merci Ziata pour ton retour 🙂 Probablement qu’avec un pantalon moulant le résultat peut être très élégant c’est vrai ! A tenter. Je trouve ta façon d’ajuster plutôt bonne également. L’important c’est d’arriver à ces fins 🙂 Très bonnes fêtes à toi également !

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    1. Bonjour Lawrence,
      C’est très courageux de vous lancer sur ce modèle pour un 1er manteau ! J’ai entoilé seulement les pièces de cols ainsi que la parementure devant. Le schéma d’entoilage que j’ai suivi correspond à celui de la version B du modèle.

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